En vue de soutenir les femmes entrepreneures aux frontières, la Commission de la CEDEAO avec l’appui de la GIZ a réalisé une étude pour mieux cerner leur différents besoins et demandes. Pour permettre la validation de cette étude par les Etats membres de la CEDEAO, un atelier régional est organisé les 23 et 24 août 2021 à Ouagadougou. Cette session entend aboutir à l’adoption d’un plan d’action sur le programme de renforcement des capacités de femmes exerçant dans le commerce transfrontalier en Afrique de l’Ouest.
L’Afrique de l’Ouest est connue pour son fort pourcentage du commerce informel transfrontalier. Parmi les acteurs qui exercent dans ce milieu figurent des femmes qui traversent les frontières pour vendre leurs marchandises avec une valeur marchande très souvent faible. Elles constituent ainsi une couche vulnérable qui, en plus, doit subir les procédures douanières souvent très lourdes ou inadaptées.
La Banque mondiale chiffre entre 70 à 80% le pourcentage des femmes de petits commerces transfrontaliers. D’où l’intérêt de la Commission de la CEDEAO pour cette couche qui joue un rôle prépondérant dans le développement économique des pays. Ainsi avec l’appui de la GIZ, elle a réalisé une étude de terrain sur certains corridors pour mieux connaître les besoins de ces femmes. Il s’agit des postes frontaliers du couloir Lagos-Abidjan ainsi que celui du Sénégal et de la Gambie.Les participants à l’atelier régional
A en croire le directeur de l’Union Douanière et de la Fiscalité de la CEDEAO, Salifou Tiemtoré, représentant le président de la Commission de la CEDEAO, ces femmes sont contraintes de suivre le même couloir pour la déclaration douanière de leurs marchandises et subissent d’autres harcèlements et violations des droits et atteinte à l’intégrité de la femme.
A cela s’ajoute le fait que les marchandises exportées sont, pour la majorité, des produits issus de l’agriculture, de l’élevage et des produits artisanaux faits à la main et en quantité moins importante, comparée à d’autres couches du secteur informel et formel. De ce fait, l’atelier de ce jour entend réfléchir sur un plan d’action efficace pour remédier à cette situation et mettre en place un système pour simplifier le mouvement de ces femmes d’une frontière à une autre.Le directeur de l’Union Douanière et de la Fiscalité de la CEDEAO, Salifou Tiemtoré
Des procédures douanières simplifiées au profit des femmes commerçantes transfrontalières
Durant ces 48 heures il s’agira, entre autres, d’examiner la faisabilité des projets proposés et de mettre en place un mécanisme de procédures douanières et de paiements simplifiés spécifiquement pour les femmes entrepreneures transfrontalières à petite échelle. Pour la directrice résidente de la GIZ au Burkina Faso, représentée par Aja Diggelmann, malgré les défis sécuritaires, l’Afrique de l’Ouest regorge d’énormes potentialités en matière d’échanges économiques.
« En effet, elle affiche 25% de son territoire situé à moins de 50 km d’une frontière, 21% de la population totale y vit, 460 villes de plus de 10 000 habitants s’y développent », a-t-elle indiqué. Ainsi dit-elle être confiante que cette initiative de la CEDEAO va baliser la voie vers une simplification harmonisée des procédures douanières qui, à terme, boostera le volume des échanges et par conséquent la suppression des entraves à la libre circulation des personnes et des biens.La représentante de la directrice résidente de la GIZ au Burkina Faso, Aja Diggelmann,
De son côté, le directeur de la règlementation, de la facilitation et de la coopération douanière, Victorien Zoungrana, représentant le directeur général des douanes burkinabè, a salué le choix du Burkina Faso pour abriter cette rencontre. Selon lui, la contribution de ces femmes commerçantes dans le développement des différents pays devrait être plus significative si elles bénéficiaient de conditions idoines pour exercer leurs professions.
A l’en croire, la non-maîtrise des procédures douanières constitue un handicap sérieux pour ces femmes. De ce fait, il s’est réjoui de cette initiative de la Commission de la CEDEAO qui envisage proposer un plan de renforcement de capacités de ces dernières, notamment celles qui exercent dans le petit commerce.Le directeur de la règlementation, de la facilitation et de la coopération douanière, Victorien Zoungrana, représentant le directeur général des douanes du Burkina Faso
Pour l’occasion, Victorien Zoungrana a exhorté les participants à analyser les propositions qui seront faites par les consultants commis à l’étude et à produire des recommandations qui contribueront à la facilitation du commerce des femmes entrepreneures transfrontalières. Toutefois, il a rassuré que la Direction générale des douanes restera très attentive aux résultats des discussions qui sortiront de cette rencontre.