Dans le cadre du 40ème Forum de développement international, un rapport intitulé «Une étude sur l’efficacité du financement de la Chine en Afrique » a été publié. Les résultats de ce travail ont été rendus public, ce jeudi, à l’Institut de la nouvelle économie structurelle à l’Université de Pékin.
D’emblée le document est revenu sur le rôle de la Chine en tant que débiteur de plus en plus prédominant. En fait, l’objectif politique du financement de la Chine en faveur des pays africains est conforme aux Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies à l’horizon 2030. La Chine est également en train de devenir un contributeur majeur pour combler le déficit financier du développement de l’Afrique, ce qui sera bénéfique à la mise en œuvre des politiques de développement mondiales.
Selon la spécialiste de la recherche de projets au département de la coopération de développement international, le financement de la Chine en faveur de l’Afrique a augmenté rapidement vers 2006, en particulier après la crise financière de 2008. Xinyue Wu d’indiquer que selon la base de données mentionnée dans le rapport, au cours des deux dernières décennies, de 2000 à 2020, la Chine a engagé au total 160 milliards de dollars américains en faveur des pays africains parmi lesquels le prêteur officiel chinois est majoritaire, représentant 56% des prêts.
Le projet de forages de puits ruraux au Sénégal cité
En outre, environ 90 % des prêts sont destinés aux pays africains à faible revenu et à revenu intermédiaire inférieur. «Ce rapport se concentre sur le financement souverain des nations africaines. La portée de cette catégorie de prêts faisait référence à la définition du ministère des Finances de Chine. Parmi les financements souverains étrangers des pays africains, les prêteurs multilatéraux constituent la principale composante, représentant 33 % de la dette souveraine. Les prêteurs privés des pays industrialisés bien développés ont financé l’émission d’obligations des pays africains, qui représentent 30 % de la dette, alors que la Chine ne représente que moins de 10 % », explique-t-elle. Avant de soutenir que l’impact du financement chinois en Afrique est un résultat interactif avec d’autres types de prêteurs. « La Chine, à la différence des prêteurs commerciaux axés sur le financement des profits en Afrique, est principalement axée sur le développement et couvre la maximisation des infrastructures. Outre la construction d’infrastructures, les prêts chinois couvrent également un large éventail de secteurs, notamment les secteurs du bien-être social, tels que la santé, l’éducation, la formation professionnelle, l’agriculture , l’alimentation, etc. Il a été prouvé que le soutien aux infrastructures est également bénéfique au secteur social », précise-t-elle.
Non sans assurer que le transport est le secteur le plus important pour le financement de la Chine vers l’Afrique, représentant un tiers, suivi par les secteurs de l’énergie et des TIC.
Le rapport a analysé également des projets du secteur social, comme le projet de forage de puits ruraux au Sénégal, sauvant les habitants locaux le temps d’acquérir des matériaux de base pour la vie, qui à leur tour seraient conditionnés. «De plus, le projet propose des méthodes alternatives pour l’approvisionnement en eau des plus enclins à aller à l’école. Il améliore l’assainissement de base en matière d’hygiène. Auparavant, les habitants brûlaient du bois pour filtrer l’eau. Désormais, ils ont un accès direct à de l’eau désinfectée et propre », souligne Xinyue Wu.
Impacts positifs des prêts chinois en Afrique
A son tour, le chercheur postdoctoral Dr Sovorth Kenh a livré ses conclusions sur les impacts positifs des prêts chinois sur l’Afrique. « La croissance économique varie entre 0,176 % et 0,300%. L’amélioration des infrastructures est entre 0,007 % et 0,084 %. Les bénéfices à l’exportation se situent entre 0,244 % et 0,330 %. Les entrées d’investissements directs étrangers varient entre 0,293 % et 0,53 %. Les taux d’inscription à l’école varient entre 0,118% et 0,212%. La création d’emplois dans l’industrie varie entre 0,143 % et 0,167 % », a-t-il énuméré. Tout en citant le Professeur Jeffrey Sachs de l’université de Columbia qui disait : «La Chine finance le développement des pays bénéficiaires, et les pays bénéficiaires réalisent une croissance économique, et ils remboursent ces prêts quand ils sont plus riches ».
Lors de cette cérémonie, un panel de discussions a été animé par le Directeur général du Département des affaires africaines du ministère des Affaires étrangères, Wu Peng, les ambassadeurs du Sénégal, de la Zambie et du Malawi, respectivement Ibrahima Sory Sylla, Ivan Zyuulu, Allan Joseph Chintedza, l’économiste principal et directeur, Asian Infrastructure Jianping Thia. Le Doyen de l’Institut de nouvelle économie structurelle de l’Université de Pékin, le Pr Justin Yifu Lin ainsi que le Conseiller principal du Département de développement de la stratégie, Tencent, Dr Yongping Zhai étaient aussi présents.