Le Sénégal accueillera le huitième Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) au mois de novembre 2021. Ce forum, qui constitue un rendez-vous important dans l’agenda diplomatique des pays africains et de la chine revêt un caractère particulier en cela que le précèdent FOCAC s’était terminé avec de forts engagements. Il intervient également dans un contexte marqué par de profonds bouleversements économiques, sociaux et sanitaires causés par la survenue de la pandémie de la COVID 19.
A l’occasion de l’installation du comité national FOCAC, madame le ministre des affaires étrangères du Sénégal a déclaré que « la conférence de Dakar va dégager des perspectives nouvelles ». Concrètement, il s’agira dans le contexte du COVID-19, de garder intact l’importance de l’apport de la chine qui a été, ces deux dernières décennies, le premier pays pourvoyeur de financements et de développement en Afrique. Cela, dans des domaines tels que les infrastructures, le commerce, l’agriculture, l’énergie, la santé, l’industrie, les technologies de l’information et de la communication, la paix et la sécurité, l’éducation, entre autres.
De son coté, monsieur Wang Yi, conseiller d’Etat et ministre des Affaires étrangères de la Chine, a déclaré que la prochaine session du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) de Dakar, offrirait de nouvelles opportunités pour aider l’Afrique à vaincre le COVID-19 et à renforcer sa capacité de gouvernance en matière de santé publique. Ce d’autant plus que la Chine a commencé à fournir des vaccins contre le COVID-19 à 35 pays africains et à la Commission de l’Union africaine, a fourni près de 120 lots de fournitures d’urgence à l’Afrique et a envoyé des équipes d’experts médicaux dans 15 pays africains pour les aider à lutter contre la pandémie.
Ce FOCAC permettra de faire le bilan de la mise en œuvre des engagements pris lors des derniers forums, aidera à la mise en place de nouvelles approches de coopération pouvant soutenir des politiques de relance des secteurs touchés par la crise et prendra en compte les aspirations du continent contenues dans l’agenda 2063.
Cela, d’autant plus qu’il intervient dans un contexte de mise en œuvre de la ZLECAf, dont l’ultime objectif est de favoriser le développement du commerce intra africain en amoindrissant la dépendance du continent vis-à-vis de ses partenaires. Cela passera par une transformation structurelle de l’Afrique permettant une stimulation du commerce intra-africain en l’amenant à hauteur de 50 % d’ici 2022, alors qu’il est de l’ordre de 16% actuellement.
La croissance exponentielle des échanges commerciaux entre l’Afrique et la Chine est le principal révélateur de l’importance que ces deux partenaires représentent l’un pour l’autre. Le commerce sino-africain a atteint plus de 208 milliards de dollars, soit plus de 20 fois son niveau de 2000. En plus, la Chine est restée, consécutivement durant 11 ans, le premier partenaire commercial de l’Afrique, contribuant à plus de 20% à la croissance économique du continent[1].
Comprenant l’importance du forum à venir, des acteurs non étatiques dont ENDA CACID, avec l’appui d’OSIWA, sont en train de se réunir autour d’un cadre large et dynamique afin de faire entendre la voix de la société civile.
Pour rappel, le FOCAC, créé à l’initiative de la Chine en 2002, est une enceinte d’échanges et de discussions qui regroupe la Chine, l’Union africaine et 53 pays africains. Il se réunit tous les 3 ans alternativement en Chine ou dans l’un des pays membres africains. Son objectif est, via la conclusion d’accords d’entraide, diplomatiques et commerciaux, de renforcer la coopération entre Pékin et ses partenaires africains.
[1] Interview de l’ambassadeur de la République Populaire de Chine au Sénégal accordée à la RDV, au Sénéweb et à la CCTV lors du 20e anniversaire du Forum sur la Coopération